Nouakchott, 30/06/2021 - Des membres du gouvernement ont commenté, mercredi après-midi, les résultats du Conseil des Ministres qui s’est réuni plus tôt dans la matinée.
Prenant la parole, le Ministre du Pétrole, des Mines et de l’Énergie s’est appesanti sur la communication qu’il a présentée au Conseil des Ministres. Elle est relative au programme de transformation du secteur de l’électricité.
Le Ministre qui a affirmé que le développement n’est pas possible sans un accès suffisant à l’énergie, a dans un premier temps dressé un bilan peu reluisant de la situation du secteur, avant d’exposer la feuille de route que son département entend mettre en œuvre pour améliorer la gestion et le rendement du secteur.
Selon lui, le secteur est confronté à beaucoup de défis, dont un en particulier a un impact majeur sur l’état actuel des choses, dont l’absence de vision.
Il a en effet rappelé que la stratégie orientant les actions du secteur est restée la même ces 20 dernières années.
La stratégie en question a été élaborée en 1998 tandis que le code de l’électricité lui, a été approuvé en 2001. Il estime que les deux ne sont plus adaptés aux réalités actuelles.
S’agissant toujours de l’état des lieux, le ministre a évoqué le déséquilibre constaté dans la mise en œuvre du programme d’investissements. Il a déclaré qu’un milliard d’ouguiyas a été injecté sur la production et la distribution d l’électricité aux citoyens, mais essentiellement à Nouakchott et à Nouadhibou.
Il a également indiqué que le défi le plus important auquel il est confronté, reste la détérioration sans précédent de la société mauritanienne d’électricité (SOMELEC).
Le Ministre, également, attiré l’attention qu’à travers le monde, les sociétés d’électricité sont évaluées à partir de l’indicateur technique et financer. En Mauritanie, il est passé de 77% en 2012 à 62% en 2019.
Pour ce qui est du taux de recouvrement, il est passé de 90 % à 64 % sur la même période. Ceci, poursuit le ministre, signifie que 50 % de la production de l’entreprise est perdue, gaspillée. Naturellement, cette baisse influe sur les performances financières de la société et a obligé l’Etat à augmenter son capital à hauteur de 100 milliards d’ouguiyas.
Le Ministre a souligné un autre point important, le système informatique de l’entreprise. Il date du siècle dernier. A cela, s’ajoute un déséquilibre dans les ressources humaines. En effet, sur les 2400 employés de la SOMELEC, 1606 sont des travailleurs non permanents. A ce propos, il a précisé qu’un plan d’action ambitieux pour résoudre cet écart et régulariser les ayants droit est en cours de mise en œuvre.
Ainsi, le programme d’assainissement et de transformation du secteur, ambitionne d’ici 2030, de fournir un accès à l’électricité à tous les citoyens. Afin d’y parvenir, des réformes importantes doivent être menées. Parmi elles, la révision du statut des travailleurs non permanents, la réduction de la tarification ainsi qu’un toilettage des finances de la SOMELEC. Tout ceci, conduira inéluctablement, au démembrement de la SOMELEC pour créer en lieu et place, deux nouvelles sociétés, l’une pour la production et l’autre pour la distribution, a déclaré le ministre.
Il a enfin indiqué qu’une table ronde avec les différents partenaires sera organisée prochainement.
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